Depuis janvier 2018, onze vaccins ont été rendus obligatoires en France pour tous les nouveau-nés. Or, la vaccination pose encore beaucoup de questions et suscite de nombreuses inquiétudes chez les parents. Est-ce vraiment utile pour mon enfant ? Comment va-t-il réagir ? Ce dossier, loin des polémiques et des débats, répond aux questions que vous vous posez.

1. Comment les vaccins fonctionnent-ils ?

Un vaccin introduit dans notre corps un morceau de microbe isolé, ou un microbe entier modifié, rendu inoffensif. Il ne nous rend pas malades mais il fait tout de même réagir notre système de défense : celui-ci va se mettre à fabriquer des anticorps, c’est-à-dire des molécules qui vont circuler dans le sang, repérer le microbe en question et l’éliminer. Comme notre système immunitaire a une « mémoire », il lutte beaucoup plus efficacement contre les microbes qu’il a déjà rencontrés. Ainsi, si on croise un jour le vrai microbe après vaccination, notre corps parvient à l’éliminer avant d’être malade.

2. Lesquels sont obligatoires ?

Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont devenus obligatoires en France, respectivement en 1938, 1940 et 1964. L’État s’assura ainsi que tous les enfants soient protégés de ces trois maladies, qui causaient alors plusieurs milliers de décès par an. D’autres vaccins ont été ajoutés au calendrier vaccinal à partir des années 1970. Ils sont longtemps restés simplement recommandés. Cependant, face à une couverture vaccinale insuffisante et à la réapparition de certaines épidémies, le ministère de la Santé a décidé d’élargir l’obligation à huit vaccins supplémentaires, pour les bébés nés à partir du 1er janvier 2018. Il s’agit des vaccins contre la coqueluche, l’haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole.

Calendrier vaccinal3. Pourquoi vacciner si tôt après la naissance ?

Parce que les conséquences des maladies évitables par vaccination sont particulièrement sérieuses, voire mortelles, chez les bébés de moins de 2 ans. Il est donc important qu’ils soient protégés le plus tôt possible. Malgré l’idée reçue, on ne peut pas vraiment compter sur l’immunité naturelle transmise au nourrisson par le biais des anticorps maternels : elle est en fait assez limitée et ne dure que quelques mois, que l’enfant soit allaité ou non. Autre justification d’une vaccination précoce : la fabrication de la défense immunitaire sera de meilleure qualité, et plus durable, chez le tout-petit que chez l’adulte. C’est pourquoi on vaccine très tôt contre l’hépatite B, alors que le nourrisson encours peu de risques d’être confronté à cette maladie.

4. Les vaccins sont-ils efficaces ?

Les vaccins sont le moyen de prévention le plus efficace pour lutter contre certaines maladies infectieuses graves, difficiles à traiter ou avec des risques de complications et de séquelles. Par exemple, grâce à la vaccination, la variole (responsable de 300 à 500 millions de morts au xxe siècle) a aujourd’hui complètement disparu. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les vaccins sauvent actuellement 2 à 3 millions de vies chaque année, ce qui est nettement supérieur aux antibiotiques.

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Pour les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes, les vaccins sont gratuits dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) et dans les centres de vaccination.

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5. Sont-ils encore utiles de nos jours ?

Sans vaccins, des maladies qui ont disparu, ou presque, de notre territoire reviendraient. En effet, les microbes à l’origine de ces maladies existent toujours (notamment dans certains pays d’Afrique et d’Asie). L’arrivée de quelques cas en France pourrait déclencher une grave épidémie, si la majorité de la population n’était plus vaccinée. Vacciner son enfant, ce n’est donc pas seulement le protéger lui, c’est aussi protéger les autres.

6. Quels sont les effets indésirables des vaccins ?Les vaccins

Après un vaccin, une rougeur, une douleur ou un léger gonflement peut apparaître au point d’injection. Un enfant en bas âge peut aussi avoir moins d’appétit, être fatigué, grognon, un peu fiévreux pendant 24 à 48 heures. Ces réactions bénignes sont fréquentes et passagères : elles témoignent juste de la mise en route du système immunitaire. Les effets indésirables graves sont, quant à eux, extrêmement rares. Entre 2012 et 2017, pour 38 millions de vaccins administrés en France, seulement 962 cas ont été signalés*, dont à peine la moitié ont nécessité une hospitalisation. Un risque beaucoup moins élevé que celui de développer une maladie grave en ne se vaccinant pas ! (*source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

7. Comment les vaccins sont-ils contrôlés ?

Les vaccins sont mis au point par des chercheurs d’universités ou de laboratoires pharmaceutiques. Avant leur mise sur le marché, ils font l’objet d’un contrôle rigoureux pour vérifier la qualité, l’efficacité et la sécurité des produits. Ce contrôle est effectué à la fois par le fabricant et par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (qui est un laboratoire officiel indépendant).

8. Comment rassurer le tout-petit avant un vaccin ?

Quel que soit son âge, il faut parler au bébé, pour le rassurer. On peut le prévenir, avec des mots simples, que le docteur va lui faire une piqûre pour le protéger des maladies et lui expliquer comment cela va se passer. Mieux vaut ne pas promettre à l’enfant que cela ne lui fera pas mal, car il risque alors d’être surpris et de ne plus avoir confiance pour les fois suivantes… Mais on peut lui garantir que ce sera très vite passé !

vaccins9. Comment réduire la douleur de bébé pendant la piqûre ?

Il existe des crèmes anesthésiantes (disponibles en pharmacie), à appliquer sur la peau de bébé une heure avant la piqûre. Il faut alors s’informer auprès du médecin de la zone où il administrera le vaccin. Pour réduire la douleur, on peut également allaiter le bébé pendant la piqûre, lui donner sa tétine ou un peu d’eau sucrée, ou encore le distraire avec son doudou, un livre, un jouet ou simplement un câlin !

10. Faut-il reporter le vaccin si bébé a un rhume ?

Non, un simple rhume n’est pas une contre-indication. Seules des maladies infectieuses avec de la fièvre justifient de reporter une vaccination.

Dossier réalisé par Élise Rengot. Illustrations : Laurent Simon.

Merci à la pédiatre Anne Mahé pour sa relecture.