La varicelle, qu’est-ce que c’est ?
C’est une maladie éruptive de la famille des herpès-virus. À 94 %, elle touche les enfants avant 10 ans, et plus particulièrement ceux âgés de 1 à 4 ans. Elle se traduit en général par une petite fièvre accompagnée de fatigue, suivie par l’apparition de boutons. Elle se transmet par voie aérienne et respiratoire (toux, éternuements) ou par contact direct avec les fameuses vésicules. La varicelle est extrêmement contagieuse. Pour cette raison, elle est très répandue chez les enfants en âge d’aller à la crèche ou à l’école, ou chez ceux qui ont des frères et sœurs fréquentant déjà ce genre de collectivités.
Quels sont les symptômes ?
La période d’incubation de la varicelle est d’environ 10 à 21 jours (plus généralement de 14 à 16 jours), puis les boutons font leur apparition. L’enfant est contagieux 1 à 3 jours avant l’éruption et jusqu’à la formation des croûtes (6 jours à compter du début). Mais il n’est pas toujours facile de repérer la maladie de façon précoce : au début, elle ressemble à un rhume banal (toux, écoulement nasal). Ensuite seulement, les boutons font leur apparition.
Et les fameux boutons ?
Leur nombre varie de 300 à 500, même si certains enfants n’en ont parfois que quelques-uns ! Ils se présentent sous la forme de petites taches rouges, qui apparaissent par poussées successives. Dans un premier temps, ils se situent sur le cuir chevelu et le thorax, puis ils s’é-
tendent à tout le corps. Ensuite, ces boutons se transforment en petites cloques remplies d’un liquide transparent. Ces vésicules sèchent en 48 heures pour donner des croûtes qui tombent au bout d’une petite semaine. Après, apparaissent de petites cicatrices rouges, qui deviennent blanches pour finalement disparaître… sauf si l’enfant a gratté les croûtes. En tout, il faut compter une bonne semaine pour que toutes les lésions aient disparu.
Quels soins apporter ?
La varicelle ne se soigne pas en tant que telle. En revanche, on peut agir sur les symptômes afin d’améliorer le confort de son enfant.
- On surveille la fièvre : quand la température monte, on peut donner du paracétamol, mais en aucun cas de l’aspirine ou de l’ibuprofène, qui peuvent provoquer des complications sévères.
Et, bien sûr, on découvre son enfant, on aère régulièrement, on veille à ce que la température de la pièce ne dépasse pas 20 °C, la chaleur accentuant l’envie de se gratter. - On apaise les démangeaisons : on peut doucher rapidement son enfant deux fois par jour (on évite les bains, qui ramollissent les croûtes et retardent la cicatrisation) et on le sèche en tamponnant doucement. Le médecin peut aussi prescrire un antihistaminique.
- On évite les infections : ongles coupés court, mains propres, vêtements longs… ces premières
règles peuvent, de façon simple, aider son enfant à éviter de se gratter. Ensuite, on peut utiliser du savon dermatologique pour le laver et appliquer de l’éosine ou du gel de calamine pour assécher un peu les boutons. Pour les bébés qui ne sont pas encore propres, on change les couches plus qu’à l’accoutumée. En cas de surinfection, les complications peuvent s’avérer graves, voire, dans des cas heureusement très rares, mortelles. On reste donc vigilant et, si une lésion devient rouge et douloureuse, grossit, et que la fièvre est élevée, on consulte vite son médecin afin qu’il prescrive des antibiotiques. - Enfin, on garde son enfant à la maison le temps de la contagiosité, afin d’éviter toute transmission. Pour la crèche ou l’école, il faut compter une bonne semaine d’éviction, le temps que toutes les vésicules aient séché pour donner des croûtes.
Et si un adulte l’attrape ?
Une fois contractée, la varicelle offre une immunité définitive contre le virus, même si, cas exceptionnels, certains enfants ont à nouveau la maladie de manière atténuée. En France,
on estime ainsi que 96 % des jeunes adultes de 20 ans sont immunisés. Pourtant, chaque
année, environ 60 000 adultes jusqu’alors passés entre les mailles du filet sont contaminés. Attention, car plus on avance en âge et plus la varicelle peut entraîner des complications
d’ordre pulmonaire, et plus rarement neurologique. Les femmes enceintes doivent être particulièrement prudentes, la maladie pouvant atteindre le fœtus et engendrer de graves problèmes.
Enfin, il faut savoir qu’une fois attrapé, le virus à l’origine de la varicelle reste dans l’organisme.
Avec l’âge, il peut se réactiver et provoquer l’apparition d’un zona parfois très douloureux, qui se traite à l’aide d’antiviraux.
Dossier réalisé par Delphine Soury
Et la vaccination ?
En France, deux vaccins contre la varicelle sont actuellement disponibles pour les sujets de plus de 12 mois, injectables en deux doses espacées. Mais la vaccination n’est pas recommandée en routine. Car, selon l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), « un taux de couverture vaccinale d’au moins 90 % est en effet nécessaire pour éviter le déplacement de l’âge de la varicelle de l’enfance vers l’âge adulte et l’augmentation de l’incidence des formes plus sévères ». Pour cette raison, seuls les groupes à risque (adultes exposés au virus, personnes âgées, femmes ayant un projet de grossesse, professionnels de la petite enfance, etc.) sont incités à se faire vacciner.
Varicelle, où es-tu ?
Depuis trente ans, le Réseau Sentinelles permet d’observer la situation épidémiologique de notre pays. La varicelle fait partie des maladies surveillées : grâce à une carte mise à jour chaque semaine, on peut observer l’évolution de la situation : https://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/