Lieu unique en son genre, la Grainerie de Balma accueille et développe de nombreux projets dédiés aux arts du cirque. Présentation et petit tour d’horizon avec Serge Borras, directeur de l’association.
Comment la Grainerie est-elle née ?
Serge Borras : La Grainerie, c’est d’abord un lieu… un hangar à Balma, aménagé de manière très sommaire pour permettre à des passionnés du cirque de s’entraîner et de créer. L’association naît officiellement en 2002, d’une démarche militante et généreuse qui a pour but de mettre les arts du cirque au service d’une éducation populaire. En 2005, la Grainerie est reconnue d’intérêt communautaire par le Grand Toulouse, doté d’un nouveau projet socioculturel définissant les nouveaux territoires de l’art. L’idée est d’amener un « non-public » à découvrir les arts de la rue. L’association accueille des compagnies du monde du cirque et d’autres, qui partagent avec les circassiens la notion d’itinérance. C’est le début de l’institutionnalisation et d’un soutien financier à l’échelle locale et nationale qui va permettre la construction de nouveaux équipements dans de nouveaux locaux. En 2010, l’association investit un terrain de 11 500 m2 et un bâtiment de 3 200 m2 , avec un équipement qui fait pâlir d’envie tous nos partenaires ! Car aujourd’hui, la Grainerie dispose d’une salle d’entraînement assez unique, avec l’un des trois trapèzes grands volants d’Europe. On trouve aussi des studios de création, un atelier de fabrication (scénographie, réparation, couture…), une rue intérieure, un restaurant géré par une société coopérative, un espace d’hébergement, un grand patio, une place de l’itinérance pouvant accueillir un grand chapiteau de 1 500 places…
Quel est le projet de la Grainerie ?
S. B. : La Grainerie est une fabrique des arts du cirque et de l’itinérance. Nous avons la chance d’avoir à Toulouse une école aux résultats exceptionnels, le Lido (centre des arts du cirque de Toulouse), le CIRCa à Auch (pôle national des arts du cirque), et l’université, qui, désormais, avec ses formations et ses salles de spectacle, s’est mise à soutenir le cirque. Nous avons donc affaire à un vrai phénomène de filière globale autour des arts du cirque à Toulouse et dans sa métropole avec de la formation, de la professionnalisation, de la production et de la réflexion universitaire. Cela nous permet de développer trois grands axes de réflexion : favoriser le développement des projets artistiques, diffuser les arts du cirque et développer des actions culturelles et sociales.
La Grainerie est donc un lieu d’entraînement, de représentation, de production et de création avec un accompagnement aux équipes et aux artistes émergents sur le mode de la pépinière, en partenariat avec le Lido.
Parlez-nous de Génération(s) Grainerie.
S. B. : Le nouveau cirque a admis depuis peu l’existence d’une écriture spécifique pour les enfants. Et comme nous attachons une importance forte à l’éducation artistique et culturelle, nous avons donc créé un événement autour du jeune public, de la famille et de la transmission. Pour nous, l’idée est aussi de faire une place à notre histoire, car l’aventure, désormais soutenue de toute part, ne serait jamais née sans cette dynamique associative et militante des débuts. Génération(s) Grainerie est l’occasion de retrouver un peu le sens de ce collectif, avec tous ceux qui font la Grainerie au quotidien, et les artistes. Les enfants sont très sensibles à l’expression circassienne, car, comme dans toutes les disciplines artistiques, il y a pour eux quelque chose de l’ordre de la nouveauté et de la surprise. L’exploit physique, la question du dépassement, le défi aux lois de l’impossible sont très évocateurs pour les enfants, qui ne voient pas pourquoi telle chose serait plus possible qu’une autre. Et puis, même si aujourd’hui le cirque est entré dans les salles de spectacle, l’accueil sous un chapiteau, c’est toujours un peu magique.
Génération(s) Grainerie, c’est en ce moment et jusqu’au 19 avril !