Nos enfants sont parfois en proie à des colères incontrôlables. Cris, pleurs, roulades sont alors impressionnants, sur un petit être si mignon cinq minutes auparavant. Notre dossier, sans donner de solution miracle, vous apporte l’information nécessaire pour mieux comprendre ces colères.

La colère selon Dolto

La psychanalyste Françoise Dolto (1908-1988) a beaucoup parlé de la colère des tout-petits, et de leurs « caprices », comme on disait alors. Dans les années 1970, elle a répondu aux lettres de milliers de parents dans une émission de radio, « Lorsque l’enfant paraît ».

  • Sa notoriété est due à son avant-gardisme sur le bien-être de l’enfant. Auparavant, celui-ci était considéré comme un être qu’il fallait éduquer, voire « dresser ». Dolto a profondément changé notre regard sur l’enfant, qu’elle envisage « comme une personne », que l’on doit écouter et à qui on peut parler.
  • Ses détracteurs lui reprochent d’avoir engendré des « enfants-rois » à qui l’on doit tout dire et tout passer.
  • Son héritage s’incarne à la Maison Verte, à Paris, lieu d’accueil et d’écoute des tout-petits. Elle est la mère de la docteure Catherine Dolto, autrice d’une collection de livres sur le vivre-ensemble. 

« Quand un enfant a une réaction insolite qui gêne tout le monde, [il faut] comprendre ce qu’il se passe. Il ne veut plus avancer ? Peut-être aurait-il préféré d’autres chaussures, peut-être marche-t-on trop vite… Les caprices viennent d’une incompréhension de l’enfant, qui ne se comprend plus parce que l’adulte ne le comprend plus. » Françoise Dolto

C’est ici que ça se passe…

Le cerveau d’un bébé est encore en train de se former, et notamment son cortex préfrontal, zone des émotions et des raisonnements. Un tout-petit n’est donc pas encore physiologiquement capable de gérer ses émotions

Top 3 des situations les plus favorables à une colère !

Top 3 des colères de bébés

#Commentjeréagis ?

1. Je me mets à la hauteur de mon enfant, j’écoute sa colère et, si besoin, je le contiens dans mes bras (et recharge ainsi sa production d’ocytocine, une hormone cruciale dans les liens sociaux). Céder ou pas à sa demande n’est pas la question pour le moment : il faut déjà le calmer.

2. Je trouve l’équilibre entre écoute et autorité, pour faire passer mon enfant de son « principe de désir » à la réalité : mettre un bonnet en hiver, c’est nécessaire. Je suis son référent, qui lui indique les limites pour sa sécurité physique et affective. La détermination dans ma voix peut faire beaucoup…

3. Je m’isole si je sens que je suis à bout. Et je garde à l’esprit que tous les parents sont confrontés aux colères de leurs enfants… 


Dossier réalisé par Isabelle Pouyllau.

Illustration principale : Clothilde Delacroix. Illustrations typographiques : Julie Franza. Photo : © Adobe Stock.