Heureux les pauvres ! Cette phrase de Jésus rapportée par Matthieu a fait couler beaucoup d’encre et suscité bien des débats. Les chrétiens doivent-ils considérer la pauvreté comme un bien à atteindre ? Ou alors doivent-ils, comme on le dit souvent à la suite de l’évangéliste Luc, rechercher la pauvreté « en esprit ». Mais quelle est la nuance entre les deux ? Dans le premier cas, on serait tenu à une vraie pauvreté matérielle comme les premiers chrétiens qui vendaient tous leurs biens pour suivre Jésus. Dans le second, on pourrait conserver ses richesses mais en être détaché. C’est ce que l’on appelle « l’esprit de pauvreté ». Mais aucune solution n’est satisfaisante : la première est en rupture totale avec notre monde. Nous avons la plupart du temps à faire vivre une famille et pour cela prévoir, économiser, assurer l’avenir des enfants. La seconde semble tout de même un peu hypocrite. Que veut dire alors « Heureux les pauvres » ?