À partir de quel âge peut-on laisser bébé chez ses grands-parents ?
Jusqu’à environ trois ans, les experts préconisent de ne pas excéder une nuit de séparation par année d’âge. Vous pouvez, par exemple, confier bébé une nuit lorsqu’il a un an, deux nuits lorsqu’il a deux ans, etc. Mais tout dépend aussi du tempérament de l’enfant, notamment de sa réactivité face au stress, et de la relation qu’il entretient avec ses grands-parents.
Comment bien gérer la séparation ?
Environ une semaine avant le séjour chez Papi et Mamie, vous pouvez commencer à en parler à votre enfant. Mais comme il n’a pas la notion du temps, il restera tout de même surpris le jour J. Alors, au moment de la séparation, évitez au maximum de montrer votre inquiétude, car bébé peut la ressentir et cela ne facilitera pas les choses. Apprenez à rationaliser, pour gérer votre stress parental. Par exemple, si vous vous posez des questions qui commencent par « Et si », remplacez-les par « Même si ». Ne dites plus : « Et si bébé se met à pleurer ? », mais : « Même si bébé se met à pleurer, mes parents seront là pour le rassurer. »
Comment faire en sorte que le séjour se passe au mieux ?
Bébé est un être routinier. Pour le calmer et éviter qu’il ne perde tous ses repères, il est important que les grands-parents respectent les heures habituelles des repas, du bain, ainsi que les étapes du rituel d’endormissement. Vous pouvez aussi prévoir des rendez-vous téléphoniques avec votre tout-petit, mais attention à ne pas l’appeler le matin au réveil ou le soir au coucher : ce sont des moments où l’enfant a besoin de ses figures d’attachement, et vous risquez de réactiver ses angoisses de séparation. Appelez-le plutôt en fin de matinée ou l’après-midi, lorsqu’il est plus vif. Enfin, autour de deux ans et demi, vous pouvez mettre en place un calendrier visuel afin de noter le nombre de « dodos » avant que bébé ne vous retrouve.
Avez-vous des conseils pour ne pas culpabiliser lorsqu’on confie bébé ?
Ce n’est pas évident, mais dites-vous qu’il vaut mieux vous reposer quelques jours sans votre enfant, pour être ensuite émotionnellement disponible, qu’être un parent toujours épuisé ! D’autant que bébé va apprendre à compter sur d’autres personnes que vous, et se constituer de nouvelles figures d’attachement qui vont être essentielles à son développement. Vous n’avez donc pas à vous reprocher quoi que ce soit car, à la fin du séjour, tout le monde y trouve son compte. Rappelez-vous aussi que cette culpabilité est très occidentale. Dans d’autres cultures que la nôtre, les parents ont l’habitude de confier leurs enfants… et s’en portent très bien !
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Pour rassurer bébé, on met dans sa valise :
- Un vêtement imprégné de votre odeur – L’odorat est l’un des premiers sens que développe bébé.
Il connaît l’odeur de sa mère depuis sa naissance et c‘est un bon moyen de l’apaiser ! - Sa tétine habituelle.
- Son doudou – Mais si bébé pleure, Papi et Mamie doivent intervenir sans utiliser la carte « doudou » immédiatement. Car c’est en rassurant l’enfant dans sa détresse qu’ils deviendront de vraies figures d’attachement.
- Son biberon.
Et le retour à la maison ?
Souvent, les parents ont tendance à penser que bébé leur « fait payer » leur absence. Mais l’enfant n’a aucune intention de nuire ou de se venger ! Ce qu’il se passe en réalité, c’est qu’il a tendance à se relâcher en présence de ses figures d’attachement principales, alors qu’il cherchait plutôt à réguler ses émotions chez ses grands-parents, avec lesquels il était un peu moins à l’aise. Mais c’est
tout à fait naturel, et nous réagissons de la même façon, même adultes, avec les personnes que
nous aimons le plus !
56 % !
C’est le nombre de parents qui confient leurs enfants pendant les vacances d’été ! (Selon une étude de 2014 d’Harris Interactive pour Voyages-sncf.)
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Dossier réalisé par Marie Greco.
* Découvrez sa nouvelle BD, Les Émotions de l’enfant. 7 jours pour mieux les comprendre, aux éditions Les Arènes.