Qu’est-ce qu’une allergie alimentaire ?
L’allergie alimentaire est une réaction immunologique anormale du corps contre une protéine alimentaire, animale ou végétale, qu’on appelle l’allergène.
Quels sont les facteurs favorisants ou déclenchants ?
La prédisposition génétique joue un rôle important : un enfant ayant des parents, un frère ou une sœur touchés par l’atopie (asthme, rhinite allergique, allergie alimentaire, eczéma) est plus à risque. Un nourrisson atteint de dermatite atopique (eczéma), surtout siprécoce et sévère, s’expose d’autant plus à être en contact avec des allergènes à travers sa peau altérée. C’est ainsi qu’il risque de se sensibiliser, puis de devenir allergique à l’aliment en question. Plus globalement, l’augmentation de la fréquence des allergies pourrait s’expliquer par notre environnement et le fait devivre dans un milieu plus aseptisé et donc d’être moins en contact, en bas âge, avec des composants microbiens. Et la mondialisation de l’alimentation et les produits transformés exposent à de nouveaux allergènes.
Quels sont les symptômes d’une allergie alimentaire ?
On observe trois formes d’allergie alimentaire chez le jeune enfant :
- L’allergie immédiate (IgE) : elle survient dans les deux heures suivant l’ingestion (parfois le contact ou l’inhalation) de l’aliment. L’enfant peut avoir des boutons en relief qui grattent (urticaire), souvent au niveau du visage, parfois sur tout le corps. Les lèvres ou les yeux peuvent être gonflés. D’autres symptômes sont possibles : sensation de grattage dans la bouche ou la gorge, nausées ou douleurs abdominales légères. En cas de difficulté à respirer (toux, sifflements comme de l’asthme) ou de modification de la voix (le fameux œdème de Quincke), de vomissements, de maux de ventre, ou en cas de malaise, on parle d’anaphylaxie. Le diagnostic est établi grâce au récit des parents, complété de tests cutanés et d’une prise de sang.
- Le syndrome d’entérocolite induit par les protéines alimentaires (SEIPA) : cette forme est plus rare. Entre une et quatre heures après l’ingestion, l’enfant présente une série de vomissements accompagnés de pâleur et de fatigue. Les bilans cutanés ou sanguins sont normaux. Le diagnostic est établi avec le récit des parents et sur la présentation clinique de l’aliment à l’enfant.
- L’allergie retardée : elle touche surtout les nourrissons (à l’alimentation non encore diversifiés) et concerne essentiellement le lait de vache. Les symptômes sont très variés et peu spécifiques à l’allergie (diarrhée chronique, sang dans les selles, eczéma sévère malgré les traitements, mauvaise prise de poids…). Le diagnostic est conforté (ou pas) avec l’analyse de l’évolution des signes lors d’un test d’éviction de l’aliment suspect, suivi de sa réintroduction.
Comment prévenir les allergies alimentaires ?
Les recommandations actuelles sont d’introduire précocement tous les aliments, y compris ceux réputés à risque allergique, et ce, dès le début de la diversification alimentaire (vers 4-6 mois), tout en tenant compte des habitudes culturelles et familiales. Car, une fois un aliment introduit, il faut le consommer régulièrement pour conserver la tolérance acquise. Au contraire, l’introduction tardive et l’exposition indirecte non digestive risquent de favoriser l’allergie. On recommande donc aux parents de se laver les mains et la bouche avant de s’occuper d’un nourrisson quand ils ont utilisé ou consommé des aliments à risque allergique, d’éviter les cosmétiques à base de protéines alimentaires et de traiter efficacement tout eczéma, pour rétablir la barrière cutanée de leur bébé.
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Ne pas confondre…
L’allergie alimentaire et l’intolérance alimentaire. Cette dernière se traduit le plus souvent par des troubles digestifs désagréables, mais non sévères, et dont le déclenchement suite à l’ingestion n’est pas relié au système immunologique. Les plus connues sont les intolérances au lactose ou au gluten.
Les principaux aliments responsables d’allergies
- Le lait de vache ;
- l’œuf ;
- l’arachide (cacahuète) ;
- les fruits à coque comme la noisette et la noix de cajou ;
- les poissons et les fruits de mer.
La prise en charge des tout-petits
Prévention :
- exclure l’allergène de l’alimentation ;
- apprendre aux parents à lire les étiquettes des produits.
Formation :
- reconnaître les signes d’allergie en cas d’erreur de régime et savoir les traiter ;
- remplir le dossier de PAI (Projet d’accueil individualisé).
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Dossier réalisé par Delphine Soury.