Pourquoi certains bébés s’endorment-ils plus facilement que d’autres ?

La phase d’endormissement dépend de l’âge, du tempérament et de la génétique des tout-petits. Mais elle dépend avant tout des hormones ! C’est en effet le juste équilibre entre le taux de mélatonine et le taux de cortisol, c’est-à-dire l’hormone du sommeil et celle du stress, qui favorise le passage de l’éveil au sommeil. Or, il est important de comprendre comment stimuler ou inhiber l’une ou l’autre, pour aider votre tout-petit à appréhender ses nuits.

Alors, comment aider les tout-petits à trouver cet équilibre ?

C’est un travail de longue haleine : il ne suffit pas de calmer bébé en fin de journée pour espérer le coucher facilement. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, il est important d’éviter les cris, les disputes et l’hyperstimulation en journée, qui induisent du stress à l’enfant et peuvent provoquer des difficultés d’endormissement. Le coucher est un moment de séparation angoissant pour votre tout-petit, c’est pourquoi il faut remplir tout au long de la journée son réservoir affectif, afin de booster ses hormones précurseurs de la mélatonine. Et, pour renforcer cette sécurité émotionnelle, il est aussi conseillé, le soir, de mettre en place un rituel. Cette routine de 15 minutes environ facilite la séparation entre vous et bébé, et indique à l’enfant qu’il est l’heure d’aller se coucher. Vous pouvez tamiser la lumière et, au calme, lire un livre, écouter de la musique douce, faire des câlins, des massages… C’est à vous de voir ce qui fonctionne le mieux ! L’important reste d’appliquer le même rituel chaque soir et à une heure bien définie, même si, parfois, vous êtes émotionnellement ou physiquement peu disponible. Mais les couchers express, sans routine, ne fonctionnent pas et vous demanderont, au final, encore plus d’énergie. Prenez donc un temps calme avec bébé, même si vous êtes fatigué.e, puis essayez de l’installer dans son lit quand il est encore éveillé, afin qu’il puisse s’endormir de lui-même.

Faut-il donc que bébé s’endorme seul ?

C’est effectivement plus confortable pour vous et, surtout, pour votre enfant. En effet, le sommeil est composé de plusieurs cycles. Or, entre chaque cycle, bébé peut se réveiller et avoir besoin de retrouver l’environnement exact dans lequel il s’est endormi pour replonger dans les bras de Morphée. Ainsi, s’il s’endort seul, il saura se rendormir sans difficulté lors de ses microréveils. Mais s’il s’endort dans vos bras, alors il y a de fortes chances qu’il vous réclame pendant la nuit. Pour autant, il ne faut pas culpabiliser : votre enfant apprendra, progressivement, à s’endormir sans vos bras. Car le sommeil est pour lui inné (tous les bébés savent dormir), mais son cerveau, encore immature, ne lui permet simplement pas de faire ses nuits comme un adulte… Un peu de patience !

Que penser alors du cododo ?

Le cododo présente bien des avantages. Mais attention : on entend par cododo le partage de chambre… et non le partage de lit ! Dormir avec bébé dans le lit parental est fortement déconseillé, car il risque de tomber, voire de s’étouffer. En revanche, vous pouvez très bien coller son petit lit au vôtre, pour le rassurer et le sécuriser. De plus, en vous voyant dormir, votre tout-petit aura tendance à vous imiter et, ainsi, à se rendormir plus rapidement entre ses microréveils, sans que vous ayez à intervenir. Ne vous forcez donc pas à coucher votre enfant dans une chambre séparée, de peur qu’il ne parvienne pas à s’endormir dans sa chambre en grandissant. Au jeu du sommeil, tous les enfants sont différents, et il ne faut pas se laisser emporter par la pression sociale : l’important est que la nuit soit la plus reposante possible pour tout le monde.

©  Bostan Natalia /Adobe Stock.

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SOS ! Bébé ne dort plus !

Même sans petit souci de santé, un enfant peut, d’un jour à l’autre, ne plus parvenir à s’endormir. Souvent, ces régressions du sommeil sont liées à des bonds de développement et sont tout à fait normales ! Lorsque bébé acquiert une nouvelle compétence, ses journées sont si riches en émotions que son sommeil en est impacté. Ainsi, il peut avoir des difficultés d’endormissement entre 3 et 9 mois, mais aussi autour des 12 mois, lorsqu’il acquiert la marche, à 18 mois, quand son langage se développe, ou encore vers 2-3 ans, quand vient l’apprentissage de la propreté.

Entre 18 heures et 20 heures

C’est le moment où le taux de mélatonine augmente : il est temps de coucher bébé dès les premiers signes de fatigue !

Bonne ou mauvaise idée ?

On fonce :

– Température entre 18 °C et 20 °C

– Matelas bien ferme

– Bébé sur le dos pour éviter les risques d’étouffement

– Doudou et tétine dans le lit

– Bébé dans une gigoteuse adaptée à sa taille

– Veilleuse dès 18 mois si besoin

– Peluches à bruits blancs

On évite :

– Couvertures, oreillers ou cocons ergonomiques dans le lit

– Tour de lit et montagne de peluches dans le berceau

– Lit comme espace de jeu ou de punition  

Dossier réalisé par Marie Greco.