Pas une journée ne se passe sans un petit bobo. Mais est-ce le ventre ? La tête ? Pourquoi pleure-t-il ? Pourquoi ne pleure-t-il pas ? Anodine ou plus inquiétante, la douleur de l’enfant laisse parfois ses parents démunis. Alors comment réagir ? Réponse avec Catherine Devoldère, pédiatre, responsable du service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique au CHU d’Amiens, et présidente de l’association Sparadrap*.

Qu’est-ce que la douleur ?

Catherine Devoldère : La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, que l’enfant peut ressentir suite à une lésion, une bosse, une brûlure, une piqûre… La douleur est subjective : on ne peut se mettre à la place de celui qui la ressent. Et comme la sensation ne va pas sans l’émotion, il ne faut pas oublier de prendre en compte la seconde pour traiter la première.

Comment savoir si son enfant a mal ?

C. D. : Souvent, un enfant qui a mal va se mettre à pleurer. Dès 18 mois-2 ans, il est également capable de localiser la douleur qu’il ressent. Quand les douleurs sont plus importantes, le changement de comportement est une alerte. Cela se traduit par un enfant qui ne dort pas bien, qui ne mange pas beaucoup, qui est apathique ou, indicateur très révélateur, qui ne joue plus. Les parents sont les mieux placés pour repérer ces signes. À eux de ne pas les prendre à la légère s’ils perdurent et, dans certains cas, de consulter un médecin.

Que faut-il faire… et ne pas faire ?

C. D. : Les sensations douloureuses peuvent être traitées avec des moyens médicamenteux, mais la composante émotionnelle n’est pas négligeable. En effet, un enfant qui a mal a peur et se pose des questions : « Pourquoi ai-je mal ? Que m’arrive-t-il ? ». C’est parfois très angoissant pour un petit. Le parent a donc un rôle important, celui d’être réconfortant et rassurant : le prendre dans ses bras, lui parler calmement sans lui transmettre sa panique (dans le cas de lésions qui saignent beaucoup, au niveau du cuir chevelu ou de l’arcade, par exemple), ou améliorer son confort en appliquant du chaud ou du froid… Expliquer les choses peut aussi le rassurer : « Oui, je sais que ça fait mal, tu t’es égratigné le genou, mais on va désinfecter et ça va aller mieux ». L’enfant doit sentir que son parent reste confiant et fait la part des choses. Au contraire, un parent qui s’affole, voire qui dispute son enfant parce qu’il est tombé, risque de majorer la douleur ressentie.

Des conseils simples pour soulager la douleur au quotidien ?

C. D. : S’il y a deux médicaments essentiels à avoir dans sa pharmacie, il s’agit du paracétamol pour la fièvre, les maux de tête, etc., et d’un désinfectant sans alcool en spray pour laver et désinfecter une lésion, aussi petite soit-elle, une piqûre d’insecte qui démange… Ensuite, il ne faut pas oublier certaines petites choses toutes simples : appliquer du froid en cas d’inflammation, bien hydrater son enfant avec de l’eau en cas de fièvre ou de coup de chaleur. C’est d’autant plus vrai pendant les vacances, car l’enfant n’étant pas dans son environnement habituel, cela peut le perturber. L’été, il fait chaud, il a moins bu, il est constipé… Un enfant bien hydraté ne sera pas constipé et n’aura donc pas mal au ventre, la constipation étant la première cause de douleur abdominale chez les enfants.

Propos recueillis par Delphine Soury

*SPARADRAP, pour guider les enfants dans le monde de la santé

Depuis plus de vingt ans, l’association Sparadrap s’est donnée pour mission d’informer et d’aider enfants et parents qui sont ou vont être confrontés à des situations de soins, d’examen ou d’hospitalisation. Retrouvez et téléchargez le guide Sparadrap Votre enfant a mal, que faire ? Soulager la douleur de votre enfant au quotidien sur www.sparadrap.org

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