Dans la rubrique Picoti Surprise, nous proposons à nos lecteurs d’habiller trois personnages. À qui mettre le pantalon ? Le pull, la jupe ? Est-ce que ces personnages sur image donneront leur avis ? Se laisseront-ils habiller sagement ?
- Développe la motricité globale et la motricité fine
- Permet d’acquérir la pensée symbolique
- Développe le langage
- Encourage l’autonomie
- Développe la mémoire et l’anticipation
- Favorise la socialisation
- Permet de prendre conscience de l’autre (enfant/adulte, fille/garçon)
- Permet d’extérioriser les tensions et d’exprimer ses émotions
3 questions à…
Anne-Sophie Casal, psychologue, responsable du secteur jeu et petite enfance au Centre national de formation aux métiers du jouet.
Qu’appelle-t-on « jeu d’imitation » ?
Le jeu d’imitation fait référence à ce qu’on appelle aussi le « jeu de rôle » : l’enfant entre dans un rôle différent du sien, il « fait comme ». Par exemple, comme Maman ou Papa, il donne le biberon à son poupon. Il « joue à » faire la cuisine, le ménage. Le parent est sa première source d’inspiration, car c’est ce qu’il connaît le mieux.
Qu’est-ce que le jeu d’imitation apporte à l’enfant ?
Le jeu d’imitation le stimule et le motive dans l’émergence de compétences multiples, et aussi dans le maintien et le renforcement de celles-ci. Mais imiter est déjà une incroyable compétence d’un point de vue cognitif ! Par exemple, donner le biberon à son poupon n’est pas un geste inné pour l’enfant. C’est quelque chose qu’il a vécu et/ou observé et dont il a gardé une image mentale. Aux alentours de 18-24 mois, il va alors être capable de le réactiver, de le mettre en actes dans son jeu. Cette mise en actes est essentielle, car elle permet au tout-petit de comprendre son environnement. C’est la meilleure des stratégies pour apprendre !
Quelle doit être la place du parent lors du jeu d’imitation ?
Le jeu d’imitation est celui qui doit être privilégié en termes de jeu autonome. Le parent peut entrer dans le jeu de l’enfant, mais à intervenir trop, le risque est de créer une dépendance. Cela donne, vers 8-10 ans, des enfants qui sollicitent encore beaucoup l’adulte, et qui n’arrivent pas à jouer seuls. Il est donc important d’équilibrer les moments de jeu en solo et les activités partagées.
Pensée symbolique, quèsaco ?
Jean Piaget, un psychologue suisse, est le premier à avoir parlé de la pensée symbolique : vers l’âge de 2 ans, l’enfant est désormais capable de se représenter un objet, même s’il n’est pas sous ses yeux. Un carton peut ainsi devenir une voiture ou une maison. On parle alors de jeu symbolique… dont le jeu d’imitation fait partie.
Jeux genrés, on en parle ?
À l’âge de la crèche, filles et garçons jouent aux mêmes jeux symboliques, sans distinction. L’émergence de l’identité sexuelle n’arrive que plus tard, aux alentours de 4-5 ans, lorsque l’enfant va se décentrer, prendre conscience de l’existence de l’autre. À cet âge, l’enfant commence également à s’approprier inconsciemment les codes que la société lui renvoie. Cela se traduit alors parfois par l’abandon de certains jeux, en lien avec la connotation genrée qui peut leur être attribuée.
Dossier réalisé par Delphine Soury
Photos : © Adobe Stock.