Du 18 au 21 novembre 2021, c’est le Festival international de la photo animalière et de nature à Montier-en-Der. Chaque année, il récompense les plus belles photos de nature.
L’occasion pour Wakou de rencontrer un photographe animalier : Mathieu Pujol, lauréat 2017 du concours, répond aux questions de la rédaction.
Wakou : Mathieu, comment as-tu choisi ce métier ?
Mathieu Pujol : À l’âge de 4 ans, mes parents m’ont offert une encyclopédie des animaux et ça m’a tout de suite passionné.
En grandissant, cette passion s’est amplifiée. Je me suis abonné au magazine Wapiti et j’ai commencé à installer des vivariums dans ma chambre, pleins de phasmes et de mygales.
J’ai eu jusqu’à 300 phasmes et 32 vivariums. Je voulais devenir entomologiste et ouvrir un insectarium. J’avais même déjà trouvé son nom : Insectopia !
Et puis, vers 12-13 ans, j’ai eu mon premier appareil photo. En randonnée, je photographiais les fleurs et les insectes… et je n’ai jamais plus arrêté ! Après des études de biologie, j’ai travaillé au Domaine des Oiseaux à Mazères près de Toulouse, où je photographiais les spécimens.
À 22 ans, j’ai décroché une bourse du Crédit Agricole : avec, j’ai acheté du matériel et un billet d’avion pour le Kenya. Et je suis parti… Ça m’a permis de publier ma première photo : une lionne qui coursait une autruche. Et c’était dans le magazine Wapiti ! Ça m’a beaucoup ému, car c’était le magazine de mon enfance.
W. : Comment fais-tu pour approcher les animaux ?
M. P. : Ça dépend de l’endroit où je suis, si les animaux ont peur des humains ou non. En France, les animaux sont farouches, alors je dois me cacher pour les photographier sans qu’ils me voient.
Dans la jungle tropicale, en Amérique latine, je me déplace à pied et les animaux se laissent plus facilement approcher.
Dans la savane africaine, je reste à bord d’un 4×4, pour ne pas devenir une proie.
J’utilise alors un appareil qui permet de faire des photos de loin… et j’ai fabriqué une voiture télécommandée, sur laquelle je fixe un appareil photo. Grâce à elle, je peux approcher les animaux à 1 mètre, les photographier au cœur de leur environnement !
W. : Quel est ton animal préféré ?
M. P. : Le lion ! C’est un animal fascinant… et terrifiant ! J’ai vécu tellement d’expériences extraordinaires avec lui, chargées en adrénaline. Quand on est face à lui, on comprend pourquoi c’est le roi des animaux : il n’a peur de rien, il est sûr de sa force. Et les lionceaux sont vraiment trop mignons !
W. : Et l’animal que tu rêves de photographier ?
M. P. : L’ours polaire, pour des raisons esthétiques — c’est un animal magnifique en photo — et pour en voir avant qu’il n’y en ait plus, malheureusement… J’adore les ursidés, et c’est très triste de penser que l’ours polaire pourrait disparaître d’ici quelques années.
W. : Quel est ton plus beau souvenir ?
M. P. : Il y en a de nouveaux à chaque voyage ! Mais le premier animal que j’ai photographié au Kenya en 2008 m’a marqué : c’était une magnifique girafe réticulée. Je ne l’oublierai jamais…
W. : Et maintenant, tu pars où ?
M. P. : Mon prochain défi sera de photographier des baleines à bosse près de Mayotte. J’ai déjà eu un rendez-vous manqué avec des baleines près de Madagascar : elles sont passées à 20 mètres de moi, mais la visibilité était mauvaise et je n’ai pas pu faire de photo. Alors, je voudrais me rattraper !
J’ai aussi envie de partir explorer de nouveaux territoires. En 10 ans, j’ai fait plus de 100 reportages entre l’Afrique, l’Alaska et le Costa Rica. À partir de 2022, je compte aller découvrir l’Asie du Sud-Est et l’Indonésie… J’ai envie de voir de nouveaux animaux, de les prendre en photo à ma façon. Car même s’ils ont déjà été photographiés, je fais d’abord ce métier pour moi, parce que je suis passionné…
Retrouvez les photographies animalières de Mathieu Pujol sur son site internet : www.mathieupujol.com