Pourquoi l’imitation est-elle essentielle dans le développement de bébé ?

Imiter, c’est faire comme l’autre, c’est tenter de reproduire ce que l’on voit. C’est absolument fondamental dans le développement de l’être humain ! Ainsi, bébé évolue progressivement sous l’effet de sa maturation neurologique, mais aussi de ce qu’il vit et expérimente, notamment à travers l’imitation. En imitant, il prend conscience qu’il existe, il apprend à faire et à être à sa manière. C’est très bénéfique pour sa socialisation et l’intégration des règles sociales, mais aussi pour le développement de son langage, sa motricité et sa créativité.

Les bébés imitent-ils dès la naissance ?

Oui, même s’il s’agit alors d’une réaction réflexe. Elle est innée et repose sur l’activité des neurones miroirs. Ils permettent au nouveau-né de reproduire des gestes simples, sans engager une pensée complexe et volontaire. Ainsi, si on tire la langue à un nourrisson, il va reproduire la mimique en retour : on parle d’imitation précoce. Ensuite, autour de 18 mois, apparaît l’imitation synchrone : bébé imite pour communiquer avec les enfants de son âge et les entraîner dans ses jeux. Par exemple, il fait une roulade comme son petit copain pour s’inviter à jouer avec lui. Puis le tout-petit entre peu à peu dans l’imitation différée avec la reproduction de mouvements simples pour « faire semblant » : passer le balai, remuer la cuillère dans le bol, se coiffer, etc. Enfin, à partir de 2 ans, l’enfant commence à se créer un univers plus complexe à travers le jeu. On parle cette fois d’imitation symbolique : il développe son imaginaire grâce à des jeux et des mises en scène de la vie quotidienne, à travers lesquels il se projette dans des rôles d’adulte. Cette étape est à son apogée vers 4 ans.


Comment accompagner l’enfant dans l’imitation ?

Il faut veiller à lui fournir différents objets qu’il pourra manipuler à sa manière : il doit pouvoir innover, détourner et ne pas forcément reproduire à l’identique. Ainsi, la dînette comporte un tas d’utilisations possibles, à commencer par le simple empilage des assiettes. Un balai peut servir à balayer, mais aussi faire office de guitare ! Il est également intéressant de mettre à sa disposition une caisse remplie d’objets simples et multifonctions afin de motiver sa créativité : des morceaux de tissu pour se déguiser seul, un grand carton, des boîtes, des tuyaux, etc. Mais les tout-petits adorent aussi utiliser les vrais objets du quotidien, plutôt que les versions jouets. Le parent peut ainsi simplement proposer à son enfant de l’accompagner dans certaines tâches, comme ranger la maison. Il va adorer ça… en tout cas pour le moment !

Un petit garçon pousse une poussette rose sur une aire de jeux pour enfants.
© Maria/Adobe Stock.

Jouets genrés ? C’est pas du jeu !

Depuis 2019, une charte pour une représentation mixte des jouets, signée par le gouvernement et les acteurs du marché du jouet, fait évoluer les rayons des magasins et les catalogues afin d’éviter les stéréotypes de genre. Car proposer des jeux d’imitation de toutes sortes (poussette, bricolage, cuisine, docteur, etc.) à l’enfant, quel que soit son sexe, l’aide à s’identifier librement à tous les rôles de la vie.

Le saviez-vous ?

Les jeux d’imitation entrent dans le système de classement ESAR utilisé par les médiathèques et les ludothèques. Les jeux y sont classés selon leur type, du plus simple au plus complexe, et selon leur adaptation aux compétences de l’enfant et à son développement :

  • Jeux d’Exercice : jeux de répétition sensoriels et moteurs
  • Jeux Symboliques : jeux d’imitation
  • Jeux d’Assemblage : jeux d’agencement d’objets, de construction
  • Jeux de Règles : jeux avec respect de règles, de conventions par les joueurs
L’imitation, c’est bon pour :
  • Initier le langage
  • Intégrer les règles sociales
  • Exprimer ses émotions 
  • Développer la communication et la conscience de l’autre
  • Développer sa créativité

Dossier réalisé par Aurélie Renne.