À quoi sont dues les otites et comment se forment-elles ?

Chez l’enfant, il existe globalement deux types d’otites. D’une part, on rencontre l’otite moyenne aiguë, qui est une infection virale ou bactérienne faisant souvent suite à un rhume ou une rhinopharyngite. Le mucus qui stagne au niveau du nez se propage à l’arrière du tympan et entraîne des écoulements, de grosses fièvres et des douleurs qui amènent bébé à toucher constamment ses oreilles. D’autre part, on trouve l’otite séromuqueuse, qui apparaît de façon chronique, surtout lorsque l’enfant a le nez bouché ou de grosses végétations. Les symptômes ne sont souvent pas évidents à détecter puisque cette otite ne provoque, la plupart du temps, ni douleur ni fièvre, mais elle peut être repérée par une altération de l’audition. D’ailleurs, une otite mal traitée peut causer, à terme, une perte partielle de l’ouïe. C’est pourquoi, chez l’enfant de moins de 2 ans, les antibiotiques sont automatiquement prescrits en cas de fièvre.

Comment savoir si un enfant entend correctement ?

Avant la naissance, les fœtus peuvent réagir à des sons relativement forts. Après 6 mois, il arrive aussi que les bébés tournent la tête vers les bruits. C’est le seul moyen « subjectif » de vérifier l’audition d’un tout-petit… Mais ce test est loin d’être viable ! En effet, la réception des sons est avant tout liée à l’attention, qui n’est pas tout à fait développée avant l’âge de 1 an et demi. Il ne faut donc pas s’inquiéter si votre enfant ne réagit pas tout le temps aux claquements de porte et casseroles qui tombent : ce n’est pas forcément un signe de déficience auditive. En réalité, la seule façon de contrôler l’ouïe d’un bébé de manière « objective » est de réaliser des examens de dépistage. Il en existe deux : le test d’otoémissions acoustiques et le test des potentiels évoqués auditifs. Le premier consiste à placer une sonde dans la partie externe de l’oreille de l’enfant et à capter la réponse de l’oreille interne à un son provoqué. Toutefois, cet examen ne contrôle rien au-delà de l’oreille interne. Or certains types de surdité se situent au niveau du nerf auditif et du cerveau. C’est là qu’intervient le second test, plus poussé et plus fiable. Il se résume à installer des capteurs sur le visage de l’enfant afin d’appréhender la façon dont le cerveau réagit aux sons. Ces tests sont indolores et non invasifs et peuvent être renouvelés en cas de doute, et bien que le premier soit réalisé dès la naissance de bébé, à la maternité, il peut être de nouveau effectué au besoin.

Comment prendre soin des oreilles d’un enfant ?

Les otites sont essentiellement dues à l’hygiène nasale, c’est pourquoi il faut bien nettoyer le nez de bébé pour les prévenir. Mais il y a aussi des facteurs environnementaux qui entrent en jeu : le fait de vivre dans une zone polluée, les changements de température importants, le tabagisme passif ou même les jouets sonores au volume trop élevé peuvent être agressifs pour les oreilles d’un tout-petit. Il est donc, dans la mesure du possible, important de ne pas trop exposer bébé à ces éléments compromettants, tout comme il est nécessaire de préserver ses oreilles en les nettoyant avec de l’eau savonneuse plutôt qu’avec des sprays, des curettes ou des cotons-tiges, qui sont des méthodes trop invasives.

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Déficience auditive : un impact sur le développement ?

Un défaut d’audition entraîne, la plupart du temps, des problèmes d’élocution. En effet, si un enfant est baigné dans le silence, le développement de son langage sera altéré. Mais l’oreille interne affecte aussi l’équilibre, pouvant alorscauser des troubles psychomoteurs. Il est donc très important de dépister les enfants relativement tôt, afin d’être en mesure de traiter la surdité par des médicaments, voire, dans certains cas, plus sévères, par un appareillage ou un implant cochléaire (sorte d’oreille artificielle). 

Végéta… quoi ?

Aux portes de l’appareil respiratoire se trouvent les végétations, qui peuvent être, chez bébé, un rempart contre les agressions bactériennes. Mais, à force d’être sollicitées, les végétations sont amenées à augmenter de volume jusqu’à, parfois, encombrer la trompe d’Eustache, un canal entre l’oreille et le nez. Les végétations hypertrophiques deviennent donc responsables d’otites à répétition quand elles bouchent l’orifice de la trompe d’Eustache, mais aussi d’obstruction nasale, voire d’apnées du sommeil, quand elles bouchent la cavité nasale.

Dossier réalisé par Marie Greco.