À quel moment l’enfant est-il prêt à aller sur le pot ?

Selon les psychomotriciens, lorsqu’un tout-petit peut monter ou descendre les marches d’un escalier, en alternant les pieds d’une marche à l’autre, cela signifie que ses sphincters et sa vessie sont désormais suffisamment matures pour lui permettre de se retenir. Mais s’il faut que son corps soit prêt, il faut que sa tête le soit aussi. Car l’enfant est à une période très riche de son développement, où il apprend plein de choses en même temps. Pour acquérir la propreté, il doit donc être aussi en mesure de ressentir les signaux de son corps et de les conscientiser. Il doit également arriver au stade de son développement où il est en mesure d’inhiber son envie de continuer à jouer, c’est-à-dire d’accepter d’arrêter de jouer pour aller sur le pot ou aux toilettes. L’entrée à l’école peut également jouer un rôle d’accélérateur : les enfants se développant énormément par mimétisme, voir les autres faire les encourage à progresser. Enfin, et surtout, le tout-petit doit posséder la confiance en soi de pouvoir y arriver. C’est là que les parents ont un énorme rôle à jouer.

Qu’est-ce qui peut retarder ou altérer l’apprentissage de la propreté ?

On sait qu’il y a plusieurs facteurs. Par exemple, le fait qu’il y ait un bébé à la maison : les parents ont moins de temps à consacrer au plus grand qui fait l’apprentissage de la propreté, et tant qu’à être dans les couches… cela simplifie la vie ! Car oui, l’apprentissage de la propreté demande de l’investissement, de l’engagement et implique une certaine régularité. Et, bien sûr, ce qui ne marche vraiment pas, c’est de faire honte à son enfant, de lui mettre la pression, de l’obliger à aller sur le pot ou de le menacer quand il y a des « accidents ». On ne lui demande pas de changer ses draps en plein milieu de la nuit, parce qu’il a fait pipi au lit ! Malheureusement, lorsqu’on est parent et que l’on est stressé, on peut vite tomber dans la culpabilisation ou des paroles contre-productives : « Tu vas être le seul qui n’arrive pas à être propre à l’école. » Cela crée du stress qui va, au contraire, freiner le développement psychologique. Alors que l’acquisition de la propreté est censée être une étape-clé et un moment de grande fierté pour l’enfant.


Alors, que faut-il faire ? Que faut-il dire ?

Encourager, féliciter, un peu comme pour toute réussite. Et surtout, faire confiance ! Tout est question de timing : si je vous demandais d’apprendre à faire du snowboard, cela impliquerait pour vous d’arriver à un contrôle de votre équilibre, de plein de muscles différents… cela prendrait un certain temps ! C’est la même chose pour votre enfant. Il sent quand il est prêt, même s’il ne le verbalise pas ainsi. Peut-être voudra-t-il d’abord s’entraîner en portant des culottes sur sa couche ? Sans doute y aura-t-il des « accidents » ? Rassurez votre enfant et n’en faites pas tout un plat. C’est tout à fait normal. Et, au moindre doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

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Et les WC ?

Parfois, les enfants ont peur des toilettes, car cela est très abstrait pour eux : où va le pipi ? Où va le caca, ce morceau de moi qui disparaît dans l’eau ? Cela peut être très angoissant. Certains enfants craignent aussi de tomber dans la cuvette, ou sont terrorisés par le bruit de la chasse d’eau. D’autres ont entendu des histoires de crocodiles ou de serpents ! Les livres peuvent être de très bons outils pour dédramatiser et accompagner ce passage du pot aux WC.

Des chiffres pour patienter

  • 27-32 mois : C’est la période où l’apprentissage de la propreté se fait au mieux. Avant 27 mois ou après 32 mois, l’acquisition de la propreté aura tendance à être plus longue. 
  • 3-6 mois : C’est le temps qu’il faut à un enfant, en moyenne, pour acquérir la propreté diurne.
  • 10 % : C’est le pourcentage d’enfants de 9 ans et demi qui ont encore des « accidents » la nuit.
Des livres pour accompagner
  • Petit manuel pour aller sur le pot, Paule Battault, Anouk Ricard, Seuil jeunesse.
  • Ça y est !, Kimika Warabe, Milan.
  • J’y vais !, Matthieu Maudet, L’École

Dossier réalisé par Delphine Soury.