C’est un rituel festif que les enfants ont plaisir à revivre chaque année, en famille et entre copains. Mais le goûter d’anniversaire peut aussi être un casse-tête pour les parents. Angélique Cimelière, psychologue pour enfants, répond à nos questions.

Est-ce important, pour un enfant, de fêter son anniversaire ?

Angélique Cimelière : Bien sûr ! Il faut faire au moins une petite fête en famille, pour signifier à l’enfant que son anniversaire est un événement marquant pour lui et ses proches. C’est l’occasion de lui demander ce qu’il a préféré dans l’année écoulée et de discuter de ce qu’il prévoit de faire, maintenant qu’il est « grand ». De 3 à 6 ans, il y a beaucoup d’étapes importantes dans la vie d’un enfant, notamment l’entrée à l’école maternelle, puis à l’école primaire. En parler lors des anniversaires permet à l’enfant d’envisager ces différentes étapes et de comprendre qu’il grandit.

La fête avec les copains d’école est-elle un passage obligé ?

Angélique Cimelière : Dans le contexte actuel, oui ! Aujourd’hui, une grande majorité des enfants invitent des camarades de classe pour leur anniversaire. Celui qui ne le fait pas peut donc se sentir différent des autres et exclu du groupe. Ce sentiment est difficile à vivre, d’autant plus qu’entre 3 et 6 ans les enfants commencent normalement leur socialisation. Cependant, si l’enfant n’est pas demandeur, une simple fête en famille suffit !

Peut-on regrouper tout le monde pour ne faire qu’une seule fête d’anniversaire ?

Angélique Cimelière : Cela dépend… C’est vrai qu’il vaut mieux ne pas trop multiplier les fêtes d’anniversaire. Parfois, les familles en font plein, avec les parents, les grands-parents, les copains, les amis des parents, etc. Cela peut être un peu perturbant pour l’enfant car on perd la signification de l’événement. Toutefois, faire deux fêtes différentes – une pour la famille et une avec les camarades de classe – est utile : l’enfant pourra ainsi se consacrer pleinement à ses copains sans frustrer ses grands-parents venus pour le voir !

Et quand les parents sont séparés ?

Angélique Cimelière : Dans ce cas, il vaut mieux faire une fête avec Papa et une autre avec Maman. Quand leurs parents sont séparés, les petits n’ont qu’un seul souhait : c’est de les voir de nouveau vivre ensemble. S’ils se réunissent exceptionnellement à l’occasion d’une fête, cela leur donnerait de faux espoirs… et, au bout du compte, ce serait une grosse déception.

L’anniversaire peut-il être une source de stress chez l’enfant ?

Angélique Cimelière : Généralement non : les enfants considèrent leur anniversaire comme une fête ! La peur de grandir peut se faire sentir chez les 3-6 ans lors d’événements particuliers, comme au moment de la naissance d’un petit frère, mais cela reste très occasionnel. Le plus souvent, ce n’est pas l’anniversaire mais le départ des copains à la fin du goûter qui peut être source de stress : l’enfant est tellement surexcité qu’il ne sait pas gérer ses émotions et fait une crise quand il s’aperçoit que la fête se termine.

Que faire si l’anniversaire de son enfant tombe le jour de Noël ou un 29 février ?

Angélique Cimelière : Quelle que soit la date de naissance d’un enfant, il faut réserver un moment pour le célébrer, et ne pas l’associer totalement à une autre fête. C’est plus valorisant et plus agréable pour lui ! Le réveillon de Noël a lieu le soir, alors pourquoi ne pas fêter l’anniversaire le midi ? Il vaut mieux aussi faire deux cadeaux différents, surtout si c’est le « père Noël » qui se charge de garnir le sapin. Si l’enfant est né un 29 février, on peut faire la fête le 28 février plutôt que le 1er mars, de façon à ce qu’on reste au moins dans le bon mois. Et il faut surtout bien lui expliquer la situation, pour ne pas qu’il croit qu’il ne grandit d’un an que tous les quatre ans !