Des auteurs de talent, des histoires foisonnantes, des illustrations affirmées et diverses : un bon moyen de développer l’imaginaire des lectrices et de leur faire découvrir la richesse de la scène BD d’aujourd’hui. Au travers de ses pages, Manon propose un kaléidoscope de modèles féminins, tous uniques, sensibles et futés. Vivre leurs histoires est une manière pour les lectrices de se sentir à l’aise dans l’infini des possibles : être une fille aujourd’hui, c’est être soi avant tout.
Cendre et Hazel, les flamboyantes
Aucune lectrice ne résiste à cette bande dessinée, signée Thom Pico dont l’esprit imaginatif surprend à chaque scénario extravagant et illustrée par la talentueuse Karensac ! Elle est bien trop drôle ! On y suit les aventures d’une apprentie sorcière, loin d’avoir accompli sa formation. Contrôlant mal la magie, Cendre fait une énorme bourde qui va bouleverser son destin : elle transforme sa sœur Hazel… en chèvre ! Dans la foulée de ce mauvais sort jeté involontairement, cette tête brulée de Cendre décide en outre de prendre la fuite pour trouver elle-même une solution, et la pauvre Hazel la suit dans l’espoir de retrouver forme humaine. Erreurs de débutantes ! Commence alors pour les deux héroïnes un voyage initiatique semé d’embûches.
Leurs pérégrinations sont à la fois surprenantes et comiques. Cendre et Hazel explorent un monde peuplé de créatures fantastiques, et parfois très dangereux. On frissonne en suivant leur périple. Heureusement, dans cette série d’action, de magie et d’humour, les filles sont tenaces. À force de subir des revers et de s’en tirer, Cendre et Hazel grandissent. Cependant elles ont encore du chemin à faire pour gagner en maturité et prendre les bonnes décisions. Leurs erreurs et leur caractère bien trempé amusent beaucoup les lectrices, tout comme leurs dialogues et leurs répliques qui sont un régal. Ces sacrées sœurs savent aussi être complices en cas de danger où l’affection qu’elles se portent les rend invincibles. Pleines de ressources, ensemble, elles n’ont peur de rien. Ces aspects de leur personnalité sont drôlement inspirants.
Patty télépathe, on ne peut rien lui cacher !
Lire dans les pensées ? Et ainsi percer les secrets de la maîtresse, de ses parents, de son chien ou de la boulangère ? Grâce à son don de télépathie, Patty va tenter de sauver le monde ou… de connaître le sujet du prochain contrôle d’histoire ! Cette bande dessinée prend vie sous le crayon de Lewis Trondheim, auteur protéiforme, qui explore avec succès les thématiques de l’absurde, du quotidien, de l’autobiographie, de la fantasy, du polar, de la SF (et d’autres encore !). Avec Patty télépathe, il renoue avec la thématique de l’enfance, apportant son humour mordant et sa tendresse bourrue à ce personnage attachant. À la fois naïve et futée, avec 1 000 idées à la minute, Patty promène son regard sincère sur toutes les situations du quotidien.
Que ce soit ses relations avec ses parents, sa meilleure amie, son chien Kroket, sa passion pour les superhéros, son aversion pour le métier polluant de sa maman ou la randonnée, tout est vu selon le prisme de sa télépathie, mais surtout de sa candeur et de sa simplicité. Soit autant de possibilités de gags et de retournements de situation ! Patty n’est jamais là où on l’attend, et c’est ce qui fait le sel de cette BD singulière.
Goupille et le paposcaphe
Goupille est une fonceuse. Goupille a du nerf. Goupille a de la suite dans les idées. Et pourtant, Goupillle a un problème : son papa, Jean-Pierre Toutin, inventeur génial mais distrait et vite dépassé. Le paposcaphe, sa machine à voyager dans le temps, ne fonctionne pas, du moins, c’est ce qu’il croit… Heureusement, Goupille sait s’en servir, et se propulser sans trop de complications dans toutes les époques qu’elle désire. Que ce soit avec son frère Totor et son ptérodactyle du crétacé ou avec sa copine Punaise, Goupille utilise la machine pour résoudre ses problèmes d’exposés de français, de retard à l’école ou de pâtisserie.
Au chevet de cette BD, un duo père et fille : Jean-Yves Ferri au scénario et Anouck Ferri à l’illustration. Jean-Yves Ferri, entre autre scénariste d’Astérix, de la série du Retour à la terre et auteur de De Gaulle à la plage, prête à Goupille son humour tendre et sa science du gag, alors qu’Anouck Ferri lui offre sa plume unique et sa finesse. Ensemble, ils donnent vie à ce personnage virevoltant.
Moün, dresseuse de dragons
Moün n’aime pas les licornes, trop précieuses et casanières. Ce qui la fait vibrer, ce sont les dragons, aventuriers et combattants. Alors, contre l’avis de sa mère, éleveuse de licornes de mère en filles, elle décide de devenir dresseuse de dragons. Et quand elle choisit Perséfone, sa dragonne gourmande et peureuse, débute une amitié pleine d’aventures et d’humour. Au trait gracieux et fourmillant de détails de Katherine Ferrier, illustratrice jeunesse notamment de la série « Hôtel Étrange », s’associent les mots goguenards et attachants de Cécile Alix, autrice de très nombreux romans jeunesse. Moün et Perséfone jouent avec les stéréotypes, combattent un troll, comptent l’une sur l’autre et aident parfois les adultes à grandir !
Alix, de l’autre côté de l’armoire
Alix vient d’emménager dans une maison de village, et dans sa chambre, une ancienne armoire recèle un secret bien étrange… En franchissant sa porte, Alix se retrouve au même endroit, 50 ans plus tôt. Elle y fait la rencontre de Huguette, une petite fille de son âge qui n’a pas froid aux yeux. Entre la découverte d’une amitié naissante avec son lot de bêtises en tout genre, l’amour de la nature en filigrane et la confrontation de deux façons de vivre à des époques différentes, l’autrice Maud Begon explore l’enfance de son trait délicat et rieur.
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