Milan presse est l’un des partenaires réguliers de la Semaine de la presse à l’école, en offrant de nombreuses ressources pédagogiques aux classes, mais aussi en leur ouvrant ses portes. Cette année, 4 classes de CE2 et de CM1 ont passé la matinée du 30 mars 2023 avec des rédactions dont ils connaissaient bien les productions. Reportage comme si vous y étiez.
Dès leur arrivée sur le site de l’éditeur à Toulouse, les élèves ont été réunis dans une salle de conférence de rédaction afin de découvrir le métier de journaliste. Vanessa Dufour et Charlotte Villez, respectivement rédactrice en chef et rédactrice en chef adjointe ont ouvert le bal devant une centaine d’enfants de plus en plus intéressés au fil de la journée.
Journaliste dans la presse jeunesse, c’est comment ?
Première surprise concernant la presse jeunesse, c’est une presse très développée en France, et notamment chez Milan, qui a lancé son tout premier magazine, Toboggan, il y a déjà 40 ans. Les deux journalistes ont elles-mêmes intégré Milan presse il y a bien des années, et connu plusieurs équipes de rédaction, comme celle du magazine Manon, puis celle de Julie.
Aujourd’hui, elles s’occupent de magazines sous licences, également conçus par Milan Presse, au sein d’un pôle éditorial spécialisé dans les héros de bandes dessinés ou de dessins animés.
À l’évocation des titres Peppa Pig et Sisters, les enfants confirment la célébrité de ces héroïnes en clamant leur nom dans la salle avec bonheur. Même notoriété constatée pour le nouveau trimestriel Mes P’tits docs, adapté de la célèbre collection de livres documentaires éditée aux éditions Milan : « J’en ai deux chez moi ! », s’écrit fièrement un petit garçon.
Les métiers de la presse : questions d’élèves très techniques
Wakou, Wapiti, J’apprends à lire, Mordelire, 1jour1actu… La présentation de la gamme jeunesse de Milan presse déclenche des commentaires (« Ah, oui, 1jour1actu ! On l’a dans la classe, on adore ! », s’exclame une maîtresse), et de nombreuses questions parmi les élèves : « Quel est le magazine le plus important de Milan ? », « Comment est-ce vous gagnez de l’argent en donnant vos magazines aux marchands ? ». L’occasion parfaite d’aborder la notion d’abonnement et de vente au numéro, de distinguer nombre d’acheteurs et nombre de lecteurs, d’expliquer le rôle des éditeurs, et les divers métiers qui interviennent dans la diffusion de la presse. Dans les esprits des élèves, les choses sont plus claires : pour faire un magazine, il faut des personnes qui produisent, qui fabriquent, d’autres transportent ou vendent les numéros.
Certains points précis les intriguent particulièrement : « Comment les journalistes travaillaient avant la technologie, les portables, les réseaux sociaux…) ? », « En quelles langues, vous écrivez ? », « Est-ce qu’il peut y avoir des fautes d’orthographe dans un magazine ? ». Grâce aux réponses précises, et nourries d’exemples des journalistes présents, ils découvrent l’ancêtre de l’ordinateur, la machine à écrire, l’édition allemande de Wakou et Wapiti traduite par des rédactions basées à Nuremberg, et même le métier de correctrice/correcteur.
Et les images publiées dans les magazines, qui les fabrique ?
« Les photos dans vos magazines, c’est la réalité ou un montage ? », « Qui choisit les filles qui posent dans le magazine Julie », « Comment vous photographiez tous les animaux ? », « Et qui fait les dessins dans les pages ? ». Ces questions plus anglées conduisent élèves et enseignants à une meilleure connaissance de la conception d’un numéro. Chez Milan, c’est un photographe salarié de l’entreprise, Vincent Gire, qui réalise en studio les photos des bricolages ou des recettes publiées dans les magazines jeunesse, mais aussi des reportages pour Pyrénées magazine. En complément, les rédactions achètent des photos aux agences ou directement aux photographes animaliers.
Pour les photographies d’enfants, c’est particulier. Ceux qui le souhaitent peuvent s’inscrire dans des agences de mannequin, ils seront ainsi rémunérés pour des séances photo, dont la durée est très contrôlée, car la loi française cadre rigoureusement le travail des mineurs afin de les protéger. Mathias, présent dans la salle, a posé pour une rubrique du magazine Zouzous quand il avait 4 ans et peut en témoigner auprès de ses camarades, captivés par tous ces coulisses du journalisme.
Quant aux illustratrices et illustrateurs, collaborateurs externes précieux, les enfants l’apprennent, ils sont nombreux à être sollicités chaque mois par les équipes éditoriales, pour illustrer des histoires ou documentaires, créer des héros ou réaliser des bandes dessinées.
Les voies qui mènent au journalisme
« Et comment devient-on journaliste ? », demande une élève particulièrement curieuse, à la fin de la conférence. La réponse n’est pas simple. Les enfants repartent tout de même avec une idée du parcours classique : celui de l’école de journalisme après le baccalauréat. Ils savent aussi que les études de sciences politiques, de lettres modernes, ou un DESS de communication, avec ou sans option journalisme, sont des voies alternatives, car le plus important est de savoir réfléchir et écrire ! Et que les stages et les rencontres peuvent également déclencher de belles vocations. Conclusion du questions-réponses : le terme journaliste englobe plein de métiers différents, il y a toutes sortes de journalistes (un rédacteur graphiste lui aussi journaliste, par exemple), une grande variété de spécialisés (en sport, sciences, politique…), et bien sûr les grands reporters qui partent à l’étranger pour raconter le monde.
Ateliers « Une » pour entrer dans le concret
Pour clore la matinée, les classes sont réparties en petits groupes de travail. Leur mission ? Pour les uns, concevoir leur propre couverture du prochain numéro d’été du bimestriel Les Sisters le mag, avec l’aide de la rédaction : à partir d’images imprimées des deux héroïnes de la célèbre série d’albums BD et d’autres éléments graphiques, chacun chacune doit faire son montage pour créer un visuel attractif, mettre en avant les éléments fort du contenu du numéro, et imaginer un gros titre accrocheur. « Bêtises à volonté ! », lit-on sur l’une d’elles, qui plaît beaucoup à la rédactrice en chef.
Pour les autres, même exercice, cette fois pour imaginer la couverture de juin de Toboggan. Petit rappel en introduction de l’atelier, produire un magazine, c’est un travail d’équipe. Et la personne qui passe le plus de temps sur la couverture, qui doit donner envie de plonger dans le numéro, s’appelle une rédactrice graphiste ou un rédacteur graphique. Elle fait aussi le montage des pages pour qu’elles soient faciles à lire. Elle choisit les illustrateurs et leur commande des dessins. Les rédacteurs, eux, écrivent les textes. Le secrétaire de rédaction coordonne tout ce cela.
Pour faire une bonne Une de Toboggan, il y a des indispensables, rappelle le rédacteur en chef, Axel Plante-Bordeneuve : ne pas oublier le logo (le titre du magazine dessiné, pour qu’on le reconnaisse sans le lire), placer un des héros préférés des lecteurs au centre (Super-Ouaf, AVNI ou Chocochat, il y a le choix), trouver un titre qui crée de l’émotion, et tenir compte de la saison et de ce que vivent les enfants tel mois. Le message passe bien : « Des citrouilles autour du héros pour Halloween, ou le père Noël en décembre, c’est amusant, mais on ne met pas de neige dans le décor au printemps ! », résume un des grands de l’atelier.
La couverture de Toboggan a été imprimée en couleur sans visuel ni titre, distribution générale ! Ensuite, place à la créativité de chaque élève, à deux ou trois ! « Ne vous précipitez pas sur vos feutres, réfléchissez à ce qui se passe en juin… », prévient Axel Plante-Bordeneuve. Eh oui, il s’en passe des choses ce mois-là, la fête de l’école, les pique-nique, les spectacles dans la cour, les classes vertes, le début des grandes vacances et des beaux jours… Tandis que la rédaction discute avec les enseignantes du rôle accompagnant de Toboggan auprès des lecteurs débutants, les élèves réalisent de super couvertures.
Et le service Fabrication dans tout ça ?
Dans cette ultime réunion, les classes touchent, feuillettent, observent les différents magazines fabriqués chaque mois par les équipes de Milan presse, sous toutes les pliures et toutes les piqûres. Car la spécialité du service Fabrication, ce sont les encres, le façonnage, le travail avec les imprimeurs, mais surtout le papier ! Ou plutôt les papiers. Il existe en effet plusieurs familles de papier, différentes qualités, différentes épaisseurs, des papiers brillants ou mats, des papiers cartonnés, des papiers spéciaux pour les pages d’autocollants. Les enfants prennent conscience qu’il faut beaucoup de temps (environ 6 mois) et de personnes (toute une chaîne de métiers) pour fabriquer tous les exemplaires d’un magazine. Encore une découverte, une dernière, après toutes les autres.