Curio baleine
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Pourquoi les baleines chantent ? Peut-on communiquer avec les cachalots ? Peut-on parler avec les dauphins ? Comment les baleines communiquent ? Plusieurs lecteurs et lectrices nous ont envoyé leurs questions par mail. Les Curionautes ont mené l’enquête dans le magazine Curionautes des sciences de juillet-août !

Une grande famille

Jonas cétacés
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Les cétacés sont des mammifères marins : ils doivent remonter régulièrement à la surface de l’eau pour respirer car ils possèdent des poumons. Il existe un peu plus de 90 espèces de cétacés, réparties en deux groupes : les cétacés à dents, comme les dauphins, les cachalots ou les orques, et les cétacés à fanons, comme les baleines bleues, les baleines à bosse, les rorquals…

Voici une astuce pour retenir facilement le nom de quelques cétacés : « C’est assez, dit la baleine, je me cache à l’eau car j’ai le dos fin ! », ce qui donne : « Cétacé, dit la baleine, je me cachalot car j’ai le dauphin ! »

Les cétacés sont généralement organisés en groupes sociaux : ils s’occupent de leurs petits et les élèvent pendant plusieurs mois, voire des années, ils ont des stratégies pour chasser ensemble, ils coopèrent pour éloigner un prédateur, ils jouent… Cette organisation implique une communication très intense au sein des groupes. Ils sont intelligents et sensibles.

Groupe de dauphins
Groupe de dauphins © FRPhotos/Adobe Stock.

De grand bavards

Shirô bavard
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Les cétacés émettent toutes sortes de signaux sonores : vocalisations, sifflements, clics, grognements… Comme le son se propage bien dans l’eau, ils peuvent communiquer sur de grandes distances. Nos oreilles humaines peuvent entendre la majorité de leurs sons. Mais certaines espèces émettent des sons très aigus, comme les ultrasons, et d’autres très graves, les infrasons, que nous ne pouvons pas entendre avec notre système auditif.

Les cétacés à dents comme les dauphins et les cachalots émettent des sons brefs et répétés, appelés « clics », qui leur permettent de s’orienter et de localiser leurs proies, même dans l’obscurité des profondeurs, grâce à l’écho renvoyé. C’est ce qu’on appelle l’écholocalisation.

Les dauphins communiquent avec des sifflements. Le Grand dauphin, par exemple, est une espèce de dauphin qui possède une signature sifflée. Elle correspond à son prénom et est unique à chaque individu. Il peut ainsi se présenter et être reconnu de ses congénères.

Grand dauphin
Grands dauphins © Tropicalens/Adobe Stock.

Écoute !

Sons de Grand dauphin © Olivier Adam.

Le béluga est surnommé le « canari des mers ». Tu devines pourquoi ? Ses sifflements font penser à ceux des oiseaux !

Béluga
Béluga © denys_kuvaiev/Adobe Stock.

Écoute !

Sons de béluga © Olivier Adam.

Chez les cachalots, les clics sont utilisés à la fois pour chasser et pour interagir entre eux. Les codas par exemple sont des séquences de clics qui suivent un modèle unique, un peu comme un code Morse. Chaque clan s’exprime à sa façon et possède sa propre culture, transmise aux petits.

Groupe de cachalots
Groupe de cachalots © willyam/Adobe Stock.

Écoute !

Sons de cachalots © Olivier Adam.

Les baleines à bosse produisent des chants harmonieux. Elles émettent des séries de sons dans un certain ordre, composant des « phrases », qui se répètent et peuvent durer de six à trente minutes, créant des mélodies. Et elles peuvent répéter ce chant pendant des heures, jour et nuit ! Seuls les mâles chantent, peut-être pour attirer les femelles pendant la période de reproduction, ou pour délimiter leur territoire. Les femelles, elles, communiquent par des sons très brefs, notamment avec leurs petits. Ils servent à maintenir des contacts. Et elles communiquent aussi beaucoup par le toucher. Les contacts physiques jouent un rôle très important dans le groupe et leur sens du toucher est très développé.

Baleines à bosse, maman et son baleineau
Baleines à bosse, maman et son baleineau © Sean/Adobe Stock.

Écoute !

Sons de baleine à bosse © Olivier Adam.

À l’écoute des cétacés

Charlie jumelles
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Les scientifiques s’intéressent aux sons produits par les cétacés. Ils captent ces sons avec des micros étanches, appelés « hydrophones ». Puis, ils les analysent à l’aide de programmes informatiques, pour tenter de comprendre leur signification. De plus, ils observent les cétacés dans leur milieu naturel pour faire des liens entre leurs comportements et leurs expressions sonores, afin de décrypter leur langage.

Cetescope

Cet appareil muni de 4 hydrophones et de 6 caméras permet d’identifier les dauphins qui émettent des sons. Cetoscope © Abyss.
Bioacousticien
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Par ailleurs, ils cherchent à comprendre l’impact des activités humaines sur la communication des cétacés. Le trafic maritime est intense et le bruit incessant des moteurs de bateaux peut les gêner. Les sonars militaires, l’exploitation de pétrole et de gaz, et les parcs éoliens en mer génèrent de plus en plus de bruit dans les océans. C’est ce qu’on appelle la pollution sonore. Elle perturbe leurs sens et leurs comportements.

Baleine à bosse

Le trafic maritime crée une pollution sonore, qui nuit aux cétacés.
© romanets_v/Adobe Stock.

Les chercheurs ont encore beaucoup à apprendre des cétacés. Mieux nous connaissons les cétacés, mieux nous pouvons les protéger !

Merci à Olivier Adam, bioacousticien, professeur à Sorbonne-Université, pour sa relecture.


Pour tout savoir sur la communication des cétacés, procure-toi le magazine Curionautes des sciences n° 60 de juillet-août chez ton marchand de journaux !

Couverture Curionautes 60 baleines

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